Responsabilité d'entreprise et éthique sont-elles solubles dans la mondialisation ?

Responsabilité d'entreprise et éthique sont-elles solubles dans la mondialisation ?
Aux Editions de l'Aube

24 mars 2010

Sale temps pour le développement durable ?

Echec de Copenhague (oui, il faut appeler un chat un chat : Copenhague a été un échec), climategate et recrudescence des attaques des climato-sceptiques (ou climato-cyniques ?), échec de la préservation du thon rouge, un Grenelle de l'environnement qui reste à l'état incantatoire, exit de la taxe carbone. Et voilà que la Caisse d'Epargne arrête l'étiquetage développement durable de ses produits. Doit-on en déduire que le développement durable, considéré comme un luxe, serait passé à la trappe de la crise et des dures réalités du monde d'aujourd'hui ?
Non, on assiste simplement à des démonstrations d'incompétence de la part de ceux qui nous gouvernent, une fois n'est pas coutume. Absence de vision, d'anticipation et de professionnalisme. Incapacité à formuler des scénarios pour le futur. Amateurisme en matière de gouvernance (cacophonie de Copenhague). Règne de l'émotivité sous la pression de militants écolos ou de cinéastes animaliers totalement déconnectés des réalités économiques. Tempêtes dans un verre d'eau et amplifications médiatiques. Batailles de scientifiques et d'experts (et de pseudo-experts) qui conduisent à des conclusions contradictoires ou des interpétations erronées du principe de précaution : on ne sait pas pour le thon rouge, donc on continue, on sait (ou on pense savoir...) sur le climat, donc on arrête. On arrête quoi d'ailleurs, quand on sait que la population mondiale va augmenter de 50 % et que la demande d'énergie va doubler d'ici à 2050 ? Un milliard d'êtres humains crèvent de faim et de soif aujourd'hui et des sectes dépensent une énergie folle à se battre sur le chiffre d'augmentation de la température moyenne de la terre à 2100 ? On rêve !
L'élite au pouvoir est chargée de prioriser les efforts et les investissements, en distinguant l'important de l'accessoire, et en plaçant toujours l'homme (celui d'aujourd'hui d'abord, celui de demain ensuite) au bout des chaînes d'impact. Au lieu de cela, on nous gave de discours à n'en plus finir et qui se contredisent, de vibrionisme au rythme des changements de l'opinion publique et au gré des rapports de force des lobbies. Quel spectacle affligeant ! Le pilote, comme le roi, est nu : pas de destination, pas de boussole, pas de carte, pas d'outils.
Le développement durable a l'ambition démesurée de transformer le monde. Si ceux qui nous gouvernent n'en veulent pas, le monde va transformer son développement. En un développement non soutenable, ce qui signifie clairement une absence de développement. Ce ne sont pas les écologistes qui veulent la décroissance et revenir à la bougie. Ce sont les capitalistes : quand il n'y aura plus de thons rouges (ou de n'importe quelle autre couleur, ou n'importe quel autre poisson), eh bien .....on n'en mangera plus. Tout simplement. Les riches s'en passeront et les millions de pauvres qui ne vivent que de la pêche en mourront. Tout simplement. Demain, quand il n'y aura plus de pétrole et puisqu'en l'absence d'incitations économiques ou de signal-prix, personne n'aura préparé les bonnes alternatives, eh bien... nous nous en passerons. Comme nos ancêtres. Seuls quelques très riches voyageront dans des véhicules spéciaux et les pauvres ne pourront plus se déplacer, ni accéder à l'énergie. Tout simplement. Dans le même temps où l'on ne veut pas sauver les affamés d'aujourd'hui, on crée les conditions pour démultiplier la pauvreté de demain.

Les incompétents et les cupides qui nous gouvernent méritent une leçon : on pourrait arrêter de tenir le rôle ingrat de Cassandre et laisser arriver les catastrophes. La preuve par l'absurde. Mais malheureusement, l'élite sera la dernière à en souffrir, et comme d'habitude, ce seront les plus démunis qui en feront les frais.
Sale temps pour la compétence et la solidarité. La lutte continue, camarades.

3 commentaires:

François a dit…

véridicte et déprimant...
que faire?

Anonyme a dit…

très juste
bravo

Anonyme a dit…

Des solutions à proposer ?